La manuscrit proscrit de Nur Jahan

Auteur : Cécilia Correïa
Couverture : Miesis
Genre : Romance historique
Edition : J'ai lu
Parution : le 18 mars 2015
Pages : 471 pages
Prix : 11.90 euros

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Résumé :

Dorsetshire, 25 octobre 1836,
Les mots me manquent pour exprimer mon ressenti en reprenant, moins d'un an après mon retour en Angleterre, les annotations diverses effectuées au cours de mon expédition en Inde. Quiconque viendrait à les lire pourrait penser à tort que la raison m'a abandonnée. Que le Ciel m'en soit témoin, ce n'est point le cas.
C'est avec une appréhension certaine que je me replonge dans cette aventure, là où tout a commencé, non loin du Cap des Aiguilles, alors que la fureur d'une terrible tempête était sur le point de s'abattre sur notre vaisseau...

Mon avis :

De Cécilia Correïa, je porte la série Aliette Renoir dans mon cœur. J'apprécie beaucoup quand un auteur possède plusieurs cordes à son arc, qu'il s'essaye à un autre genre. J'ai été des plus enthousiastes de la voir tenter une romance, en plus une qui se passe en Inde, ça change. Je connaissais ce projet depuis longtemps, j'étais curieuse de voir ce que ça allait donner. La dernière ligne droite est sur le point d'être franchie, sa sortie est imminente, voilà mon avis.

L'un des gros points fort de cette romance, c'est son décor. Ce voyage en Inde m'a beaucoup plu. Dès qu'on y atterrit en compagnie de Jude on respire différemment. On ressent la chaleur, la moiteur de l'air, les odeurs de cuisine, les épices. L'architecture, les paysages, la faune, la flore ou encore les vêtements, on sent qu'on a débarqué dans un autre pays. La culture indienne transparaît par-ci par-là, pour le plus grand bonheur du lecteur.

L'intrigue en elle-même est plaisante, l'auteur parsème son histoire de jolis moments. Certaines effronteries de Jude prêtent à sourire, notamment la scène du duel. Les scènes épicées font monter la température, elles sont très réussies, ce qui augure du meilleur concernant son autre série. Oui oui je m'écarte du sujet présent. Cependant plusieurs petits détails m'ont empêché d'apprécier un peu plus la romance ou l'intrigue en général.

Un des points qui m'ont joué des tours, c'est le caractère de Jude. Comme dit plus haut, j'aimais son effronterie, sa façon d'aller contre les règles, de faire entendre sa voix. J'aime les héroïnes qui sortent de leur rôle imposé par la société, qui s'abrogent des limites qu'elle leur impose. Parfois ça faisait à sourire et parfois j'ai trouvé que ça allait trop loin. Jouer avec le feu peut être dangereux.

En face d'elle, elle a la chance d'avoir un homme de pouvoir de son côté, qui va tout faire pour qu'elle se calme, mais qui aura bien du mal à lui faire entendre raison. Jude me faisait presque peur quand elle dépassait les limites. Pendant ces moments j'oubliais que j'étais dans une romance et je me demandais pourquoi on ne la punissait pas, elle a beau être étrangère, elle y va de temps à autre fort. La frontière entre ce qu'on me disait et le but premier du roman se mélangeait. Je n'ai pas toujours apprécié ses débordements et à cause de ça, Jude n'a pas été un personnage que j'ai foncièrement aimé. J'ai plus été mitigé la concernant. Devak était bien trop gentil, même si je ne le vous cache pas, ce n'est pas un personnage qui se laisse marcher sur les pieds. Il sait se faire entendre. Je pense qu'il a trouvé en Jude son maître, voilà tout ^^.

J'ai trouvé les rôles secondaires trop absents, malgré certains personnages prometteurs. L'auteur s'est davantage concentrée sur son couple que sur le reste, c'est dommage et pas forcément un défaut, mais vu certains protagonistes, ils auraient mérités de compter un peu plus. 

Concernant le fameux manuscrit. J'ai aimé toutes les petites histoires qu'on découvrait au fur et à mesure que les pages défilaient. Pour la conclusion de cet élément par rapport à l'histoire, je n'avais pas deviné le fin mot. J'avoue quand même m'être attendu à quelque chose de plus gros, mais j'ai apprécié l'effet de surprise.

Pour rester sur la fin, je suis partagée. Ce qui arrive un peu avant l'épilogue m'a paru trop rapide, ce qui arrive est grave, je ne m'attendais pas à cet extrême, à ce que l'auteur ose et c'est tant mieux, mais j'ai eu un souci avec l'aspect simple de l'après. Mais, dans l'épilogue en lui-même, je dois dire que j'ai été touchée. Autant j'avais pressenti deux éléments, autant les toutes dernières lignes je ne m'y attendais pas et ça m'a ému.

Le manuscrit proscrit de Nur Jahan et une romance des plus sympathiques. On voyage dans un autre pays, l'ambiance est différente de la plupart des romances, on y prend goût et le voyage vaut le détour. Le récit m'a plu à certains moments, à d'autres, le comportement de Jude m'agaçait et me faisait un peu peur. Ses excès, même si le point de départ est louable, ne me convainquaient pas toujours. Si les détails négatifs auront pris le pas pendant ma lecture, ça reste des détails et j'ai quand même aimé dans les grandes lignes cette première romance de l'auteur. Pour un coup d'essai, ça reste réussi, Cécilia Correïa a un talent certain dans ce genre, aucun doute qu'elle va certainement se bonifier. Je termine en évoquant l'épilogue, certes j'ai réussi à deviner certaines choses, mais les toutes dernières phrases m'ont touché.

Une lecture agréable

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Les images figurant dans ce billet (autre que la couverture) ont été réalisé par l'auteur.