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dimanche 6 août 2017

Kereban de Dario Alcide

Auteur : Dario Alcide
Genre : Science-Fiction - Young Adult
Edition : 404
Parution : le 24 mai 2017
Pages : 260 pages
Prix : 11.55 euros

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Kereban, à l'origine, est une ville qui ne paye pas de mine... Mais le jour où l'on découvre un nouveau gisement d'akos, la vie va se transformer dans cette petite ville côtière. Les bouleversements de cette découverte vont, petit à petit, modifier l'économie et le fragile équilibre politique international. Pour maintenir sa suprématie, l'Empire est prêt à tout...
Articles de journaux, cartes postales, discours d'inauguration, extraits de journaux intimes, tchats : découvrez le destin de cette ville à travers une narration fascinante et innovante !

Quand on m'a présenté Kereban, j'avais découvert quelque temps auparavant Illuminae d'Amy Kauffman et Jay Kristoff. Séduite par le principe de ce dernier, par sa forme narrative, et parce qu'on m'avait dit que Kereban présentait d'autres genres de documents, j'ai voulu regarder ça de plus près.


Il est assez naturel de comparer ce roman à la série Illuminae, puisqu'elle repose sur un principe similaire, et qu'il en existe si peu de ce type. Au moins la comparaison à cela d'utile qu'un lecteur ayant lu la série de Jay Kristoff et d'Amy Kauffman, aura une idée du contenu de Kereban. La variété des documents utilisés est plus large, même si la fantasy est peu présente, mais cette variété reste appréciable. Et donc, autant sur la forme on peut être à même de les rapprocher, autant sur le fond non.

Dans Kereban il n'y a pas de personnage principal, pas comme on l'entend habituellement du moins, puisque ce rôle est campé par Kereban elle-même, qui est une ville. C'est une ville qui n'a rien d'extraordinaire, dans laquelle ses habitants y vivent tranquillement, sauf qu'un beau jour tout va changer. Un nouveau gisement d'Akos va être découvert. C'est un métal qui se faisait rare depuis un certain temps, qui commençait à manquer. Il n'en est plus question maintenant, sauf que l'exploitation de la mine abritant l'Akos va entraîner une succession d'événements qui ne vont aller qu'en s'aggravant.


Kereban n'est pas si facile d'accès. J'ai trouvé la lecture moins naturelle qu'avec Illuminae. Elle reste abordable, mais elle demande un certain temps d'adaptation. Le choix d'avoir fait de Kereban le personnage principal contribue à rendre la lecture moins abordable que de coutume. Le récit est général et moins intimiste et la lecture n'est pas habituelle. Comme dans n'importe quel livre différent, il est parfois nécessaire de devoir prendre le pli. C'est aussi un choix qui tend à rendre le lecteur, spectateur. Un nombre perceptible de noms défilent, sans qu'on ne s'attarde beaucoup sur chacun, bien que quelques-uns reviennent plus souvent que d'autres, et il n'est pas évident de se sentir impliquer dans ce que l'auteur raconte. Les noms restent des noms ce qui peut être un peu dommage.

Mon principal problème avec ce choix, et le roman étant court, c'est que lorsqu'un nombre important de visages apparaissent, il est plus délicat de s'y retrouver. J'ai eu bien des difficultés à en assimiler plusieurs et à certaines reprises je ne savais même plus qui parlait, dans les chat spécialement. Il arrive que les noms, ou plutôt les pseudos, changent ce qui m'a encore plus compliqué la tâche. Les quelquefois où je ne m'y retrouvais pas, j'ai laissé couler.

Mais, a contrario, ce choix est aussi intéressant. On ne vit pas de la même manière les événements qui sont racontés et si on reste principalement spectateur, on a un regard sur une ville entière, directement sur les conséquences impactant divers secteurs d'une même ville. En fait, ça va même plus loin que ça.


Les événements racontés deviennent de plus en plus graves. J'ai apprécié que ça monte crescendo, mais j'ai surtout aimé assister à la naissance d'un conflit, ainsi qu'à sa fin. Alors oui tout va très vite, mais la complexité, l'intensité et la dangerosité de ce qui se déroule passe bien. La fin m'a même réservé une surprise, j'ai été étonné et j'ai adoré ce choix, même s'il n'a pas été sans contrecoup. On est effaré et inquiet par rapport à ce qui arrive et par ce que nous partage les différents rôles dont on a un point de vue. Les points de vue appartenant à des camps distincts, à des personnes de tous âges, les discours diffèrent selon qui parle. Tout le monde ne vit pas ce qui se passe de la même manière, ce dont on se rend très bien compte ici.

Si ce que l'auteur dépeint s'apparente à de la fiction, l'Akos ce métal si prisé et qui sert de déclencheur, peut aisément être mis en parallèle avec notre pétrole source de déjà bien des soucis. L'auteur parle d'autres types d'énergies, développées lorsque l'Akos a commencé à manquer, il les confronte sur leur efficacité notamment, c'est une autre part du roman qui fait écho à notre propre présent. De quoi amener des réflexions chez le lecteur. Un bon roman pour une construction encore une fois attirante, même si je regrette un peu d'avoir été plus spectatrice qu'autre chose.


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