Slay de Brittney Morris

Auteur : Brittney Morris
Titre VO : Slay
Traduction : Thaïs Cesto
Genre : Roman - Young Adult
Edition : Akata - Young Novel
Parution : le 9 juin 2022
Pages : 336 pages
Prix : 16.99 euros

Kiera Johnson est une élève exemplaire, une tutrice en maths et l’une des seules lycéennes noires de l’Académie Jefferson. En sécurité dans sa chambre, elle rejoint des milliers de joueurs et joueuses noires sur SLAY, un RPG de cartes multi-joueurs. Mais personne ne sait que c'est elle, Kiera, qui a créé ce jeu, pas même ses amis, sa famille et encore moins son petit-ami, Malcom, qui pense que les jeux vidéo ne sont qu’une distraction pour les hommes noirs.

Mais quand un adolescent de Kansas City est assassiné à cause d’une dispute qui a eu lieu en ligne, SLAY est immédiatement catalogué comme étant un jeu raciste, violent et où se réunissent des criminels.

Est-il possible pour la jeune fille de préserver son identité secrète alors qu’elle doit protéger le jeu qu’elle a créé ?

Comme signalé dans ma chronique du roman de S.K Ali, L'amour de A à Z, cette nouvelle parution chez Akata/Young Novel, m'intéressait grandement. Tout ce dont je me rappelais, c'était qu'il était question d'un jeu vidéo et j'avoue que rien que cet élément avait su m'alpaguer.

Malheureusement pour moi, cette partie du récit n'a pas eu ma préférence, et ce n'est pas à cause du jeu en lui-même, qui m'a d'ailleurs rappelé les bons moments passés devant l'animé de Yu Gi Oh (qui repose aussi sur un jeu de cartes autour duquel des joueurs s'affrontent en duel), enfin pas tout à fait. Même si le jeu crée par notre héroïne, Kiera, est adressé et parlera forcément davantage aux personnes noires, je pense qu'on est nombreux à pouvoir s'immerger dedans, sauf que ça n'a pas été mon cas. C'est tout simplement dû aux descriptions qui tournent autour, des règles en passant par les combats en eux-même, qui me sont passées au-dessus. C'est assez récurrent chez moi, à mon plus grand regret et malgré des attaches que je peux avoir avec les divertissements mis en avant dans un récit, mais j'ai du mal à suivre ce qui se passe, à y trouver un intérêt et un attrait. Mis à part ça, l'autrice a vraiment construit un jeu qui, dans le fond, possède une certaine originalité et qui saura probablement davantage plaire à d'autres lecteurs.

Le jeu de Kiera, Slay, est vraiment au cœur du récit, tout tourne autour et j'avoue qu'il m'a manqué des événements un peu plus en lien avec la vie réelle. J'ai bien compris que c'était une vraie passion pour notre héroïne, c'est un véritable exutoire, elle y a passé et y passe beaucoup de temps, mais j'ai regretté, une fois la dernière page tournée, qu'on y passe tant de temps. Il y a aussi la place limitée accordée à certains personnages secondaires que j'ai trouvée dommage. Je pense surtout à Cicadia ou encore à Steph, les deux rôles qui m'ont semblé les plus intéressants et qui ont une belle implication seulement dans le dernier tiers du récit. Avant ça, elles sont plus discrètes. Et pourtant, au vu du chemin que prend l'intrigue et de l'héroïne en elle-même, surtout à cause d'elle, je comprends les choix qui ont été faits par l'autrice. J'ai eu un peu plus de mal avec les dernières pages, que j'ai trouvées précipitées. Toute la finalité est rapide, des conséquences d'actes commis par certains à l'après-bataille en elle-même, c'est expédié et c'est dommage surtout au niveau des liens qui unissent certains personnages. Il y a aussi la présence de chapitres au cours desquels on suit des personnages tiers, qui sont de trop pour moi. Même si je peux concevoir leur intérêt, je persiste à dire qu'on aurait pu s'en passer.

J'ai globalement passé un bon moment, sans toutefois avoir été des plus convaincues par le contenu. Je reste mesurée sur l'intrigue proposée, c'est peut-être dû à l'orientation un peu thriller qu'elle prend à un moment, mais aussi sur les personnages qui ne sont pas déplaisants, mais envers lesquels je n'ai pas eu beaucoup d'attaches. Je dois dire que j'ai plus apprécié Steph, la sœur de Kiera que l'héroïne en elle-même qui reste tout de même attirante, mais j'ai préféré le dynamisme de Steph que la réserve, somme toute entendable de Kiera. Le roman est aussi l'occasion pour l'autrice d'aborder des sujets tournants autour des personnes noires, du racisme, en passant par l’appropriation culturelle ou encore au fait de pouvoir trouver des passe-temps qui leur accordent une vraie place, comme Slay donc qui est véritablement fait pour eux et qui ne les laisse pas de côté. Ces thématiques sont bien plus poussées dans ce roman que dans d'autres que j'ai pu lire, c'est forcément vrai pour la partie divertissement, mais pour tout le reste aussi. J'ai trouvé que certains éléments y étaient davantage développés et que le récit poussait davantage à la réflexion.  

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