Traduction : Laurent Bury
Genre : Roman - Mythologie
Edition : Charleston
Parution : le 25 août 2020
Pages : 352 pages
Prix : 22.50 euros
La guerre de Troie, mythe fondateur de toute la littérature européenne, commence par la banale histoire d'une reine enlevée à son époux par un autre homme. Mais, prisonnière du camp grec, une autre reine observe le destin du monde se jouer sous ses yeux : Briséis, la captive d'Achille, par qui la guerre basculera. Presque 3 000 ans plus tard, il est temps d'entendre sa voix - et à travers elle, peut-être, celle de toutes les femmes laissées muettes par l'Histoire et la littérature.
Je n'irais pas plus loin dans la série, ce roman ne m'ayant pas convaincue du tout, pourtant le début, qui n'était pas tendre en plus, m'avait bien accroché. D'ailleurs, j'aimais la cruauté qui transparaissait dans le texte, je ne sais pas, je dois avoir un côté dérangé, mais ça donnait le ton et annonçait sans langue de bois le triste sort des femmes « en ces temps ». Ce roman m'intéressait aussi pour ça, non pas pour sa cruauté, mais pour le devenir des femmes dans des circonstances bien particulières, en l'occurrence ici nous sommes pendant la guerre de Troie. Je trouvais aussi le choix du point de vue intéressant, nous suivons Briséis, qui va devenir le trophée d'Achille, ou plus précisément, sa conjointe captive. Je trouvais que ça changeait un peu par rapport à d'autres ouvrages du même genre, j'ai l'impression de ne voir presque que les mêmes, même s'il est vrai que maintenant il y en a de plus variés, on sort un peu de la guerre de Troie notamment.
Malheureusement, si ce livre était censé mettre en avant les femmes, l'autrice n'a rien trouvé de mieux que de nous ajouter celui de quelques hommes, comme celui d'Achille, pour ne citer que lui. Mais au final peu importe, cet ajout était une erreur à mes yeux. Clairement, je me fichais d'avoir son point de vue, qui en plus ne sert à rien, son regard n'ajoute pas de réelle plus-value, Achille n’apparaît pas comme étant intéressant. Ce n'est pas ce que je voulais lire et ça ne fait que parasiter les points de vue féminins qui sont du coup trop invisibilisés. Déjà que le texte n'est pas long, leur présence s'en trouve réduite comme peau de chagrin et donc leur voix aussi.
C'est aussi peut-être la faute de l'éditeur qui a fait un mauvais choix de communication, le résumé misant clairement sur l'aspect féminin du récit alors qu'un tiers environ doit nous offirir des points de vue masculin. Et quid de la traduction ? Si elle est fidèle, c’est le style de l'autrice qui est visé, sinon, ce sont les choix de traduction, mais très souvent dans un dialogue, nos personnages parlent de manière bien familière, ils emploient des termes/expressions de notre époque et ça sonne quelque peu faux. Il n'y a rien de tel pour faire sortir d'un récit certains lecteurs.
Quoi qu'il en soit, si le début m'a beaucoup plu, je découvrais un contenu qui faisait écho à ce que je voulais lire, très vite, on s'en écarte. Les 70 premières pages ont filé rapidement, mais j'ai peiné pour le reste, alors que, je le rappelle, le roman n'est pas très épais. Au travers de ce récit, la voix des femmes ne s'exprime pas suffisamment, Briseis n'est guère attirante, mais il n'y a pas grand-chose qui est fait pour la mettre en valeur de toute façon. L'autrice n'a pas su exploiter ce rôle, ni même celui des autres femmes qui sont présentes, elle s'est perdue en cours de route. Le récit a bien vite perdu en force, il est devenu fade et totalement inintéressant, ce sur quoi on se concentre n'aidant pas à changer la donne. C'était un vrai loupé de mon côté.
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