Le plongeon de Séverine Vidal et Victor L. Pinel

Scénario : Séverine Vidal

Dessins : Victor L. Pinel
Genre : Bande dessinée
Edition : Grand Angle
Parution : le 13 janvier 2021
Pages : 80 pages

Prix : 18.90

En fermant une dernière fois les volets de sa maison, Yvonne, 80 ans, abandonne 40 ans de vie pour intégrer un EHPAD. Le changement est rude pour cette femme indépendante, d'autant qu'elle a encore toute sa tête. Elle a du mal à s'acclimater à cette nouvelle vie, qui la rapproche douloureusement de la mort.

Prise dans le tourbillon inéluctable de la vie, l'octogénaire décidé de s'offrir une dernière parenthèse enchantée.

Bien que je lise régulièrement des titres graphiques, aussi bien des mangas que des bandes dessinées (il n'y a qu'à voir mes bilans lectures mensuels), je chronique de moins en moins ces derniers. Il y a un manque évident de temps qui me force à faire des choix, mais c'est surtout que la plupart de mes lectures bds ne m'interpellent pas suffisamment pour que j'aie l'envie de me plier à l’exercice de la chronique. Ceci dit, ce ne sont pas forcément des mauvaises lectures. Le plongeon de Séverine Vidal, aux textes, et de Victor L. Pinel, aux dessins, est arrivé à se démarquer d'où l'avis présent.

Les premières pages de cette bd se révèlent des plus percutantes, une manière comme une autre de donner le ton.

Je ne me souviens plus si le choix que fait Yvonne est personnel ou non, j'aurais tendance à dire que non, quoi qu'il en soit, alors que son départ vers un EHPAD se profile, là voilà à dire adieu à sa maison, dans laquelle elle a vécu 40 ans et dans laquelle elle a de nombreux souvenirs. Cette octogénaire doit tirer un trait sur pas mal de choses et elle commet certains actes pour le moins tristement courageux. Une fois cette page tournée, l'EHPAD lui ouvre ses portes.

Yvonne, qui est tout à fait bien portante et qui est très indépendante, une fois qu'elle arrive dans son nouveau chez elle, c'est le choc. Elle s'y attendait un peu, mais parfois, la réalité est différente de celle qu'on avait pu s'imaginer. La plupart des résidents ne sont pas aussi en forme qu'elle et le décor de l'établissement se veut parfois assez austère. La vieille dame est loin d'être ravie et l'acclimatation va être compliqué. Différents sentiments vont se succéder et au fil des pages, si son moral se veut vacillant, elle trouve quand même la force de tenir debout.

Son quotidien est assez bouleversant et l'émotion est clairement est au rendez-vous. Les rencontres qu'elle va faire, les liens qu'elle va tisser avec d'autres occupants sont riches et dynamisent excellemment bien l'intrigue, on ne peut qu'être touché par les situations qui défilent et par ce qu'Yvonne nous fait partager. La relation qu'elle a avec son petit-fils est parmi les plus saisissantes, le rapport vieillesse/jeunesse est abordé et est très intéressant. C'est celle qui m'aura le plus attirée et interpellée pour plein de raisons. Les soignants ne sont pas oubliés, leurs rapports avec les résidents sont de la partie.

Les dernières pages sont particulièrement poignantes, par parce que le contenu est triste, c'est même le contraire, bien qu'il s'en dégage une certaine mélancolie. La fin comporte un joli message et nous fait forcément réfléchir à ce type d'endroits et à tout ce que ça sous-entend. On ne peut s'empêcher aussi de penser que, peut-être, il y autre chose à faire avec les personnes âgées en n'oubliant pas de se dire qu'ils restent des êtres humains et ont des besoins et des envies, comme tout le monde, et que parfois, ils veulent souffler et s'échapper de ces mûrs qu'ils sont devoir, parfois, habiter jusqu'à la toute fin.

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