dimanche 21 août 2016

L'arracheuse de dents

Auteur : Franz-Olivier Giesberg
Genre : Roman historique
Edition : Gallimard
Parution : le 10 mars 2016
Pages : 435
Prix : 21 euros

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Résumé :
Sous le plancher de sa maison de famille, un professeur retrouve par hasard les Mémoires inédits de son aïeule Lucile Bradsock, réfugiée en pleine Révolution française chez un célèbre dentiste parisien qui lui a appris le métier.
Sa vie claque comme une épopée. Devenue l’une des premières femmes dentistes de l’Histoire, cette scandaleuse soigne Robespierre aussi bien que le fils du roi, avant de partir en Amérique sur un bateau négrier.
Grâce à ses talents de praticienne et au fil de ses aventures entre les deux continents, Lucile rencontre Louis XVI, Washington, La Fayette ou Napoléon, tous décrits sous un jour inattendu. Prenant fait et cause pour les esclaves du Sud ou les Indiens de l’Ouest, ce Monte-Cristo en jupons cherche toujours à infléchir le cours de l’Histoire sans oublier de redresser les torts et de faire justice elle-même.
Infatigable séductrice, Lucile Bradsock professe un goût immodéré de l’amour et des hommes. Sa devise : «Merci la vie!» Cette odyssée truculente est finalement un hymne à la joie.
Mon avis :
C'est poussée par la curiosité et par l'avis très enthousiaste d'Emily du blog Café-Powell que j'ai eu envie de découvrir ce roman. Et il faut dire en plus que le pitch me faisait grave saliver.


Dès les premières pages j'ai tout de suite apprécié la personnalité si marquée de Lucile Bradstock. C'est une forte tête qui n'a pas peur de grand-chose, qui n'a pas sa langue dans sa poche et qu'il ne faut absolument pas chercher. Quand on fait sa connaissance, elle a 99 ans, le récit démarrant sur sa fin de vie. Certes on pourrait se dire qu'à cet âge on n'a plus rien à prouver et que le caractère dur du personnage peut se référer ça, mais Lucile n'a jamais vraiment été quelqu'un de très sage. Disons que les événements l'ont marqué très tôt. Après une partie la présentant à l'aube de ses 100 ans, le récit repart sur ses jeunes années et revient au moment où on la rencontre. Une boucle obligatoire étant donné qu'on la quitte en fort mauvaise posture avant de commencer à la suivre lorsqu'elle était jeune. Même si au fil de mon avancée je perdais quelque intérêt pour l'histoire, la personnalité de Lucile n'a pas autant faibli. Ce qui lui arrivait me touchait moins, elle m'impressionnait moins, mais fort m'est de reconnaître qu'elle reste du début à la fin une sacrée nana, à même de vivre cette vie si mouvementée que lui a réservée l'auteur.

Et au final, autant de péripéties, j'ai trouvé que ça faisait trop. L'histoire prend la forme de mémoires, des mémoires de Lucile Bradstock, et du coup on s'attache à tous les événements importants qui se sont déroulés au cours de sa longue vie. On la suit de ses 10 ans à peu près, à ses 100 ans et elle en a vécu des choses. De la Révolution française, en passant par les périodes éprouvées de l'esclavagisme aux conflits importants avec les Indiens, Lucile a traversé de nombreux temps forts de l'histoire. Elle a en outre rencontré Louis XVI, Marie-Antoinette, Napoléon, le général Custer et tellement d'autres grandes figures au cours de sa vie. J'ai trouvé que cette accumulation faisait perdre de la crédibilité à l'histoire. On dirait que Lucile a tout vécu et a rencontré tout le monde. Tout ce trop n'a pour moi pas servi l'intrigue, même si une partie de moi restait impressionnée et admirative de cette femme.

Mais finalement c'est la forme du récit qui ne m'aura pas convenue. Lire des mémoires ça a renforcé cette sensation de trop que j'ai décrite et qui m'aura gêné. Avec des mémoires effectivement on zappe les côtés superflus d'une vie, on ne s'attache qu'aux moments importants. Mais en dehors de ça je dirais que cette manière de raconter fait perdre un certain charme à une vie aussi mouvementée que celle de Lucile et qu'on perd ce côté aventure et spontané qu'on suit avec un texte plus classique. Ce n'est évidemment que mon avis et pour ma part une histoire racontée de manière plus habituelle m'aurait davantage plu. Il n'en reste pas moins que le côté historique m'a énormément plu, bien que les événements soient assez romancés.


Un roman très intéressant du point de vue historique qui nous fait entrevoir aux côtés de Lucile Bradstock une longue période, la Révolution Française, par exemple, accompagnée de détails laids et guères réjouissants, les guerres indiennes, l'esclavage notamment à bord d'un bateau avec toutes les complications à bord et l'hygiène... Bref l'amoureuse des faits historiques en moi a été comblée, même si ce récit est romancé. Avec Lucile on découvre également le métier de dentiste aux 18/19è siècles, ce métier qui aura ouvert tant de portes à la jeune femme. Mais au final ce roman qui commençait expressément bien m'a de moins en moins absorbé. Malgré ses qualités, la forme de mémoires prise par l'histoire ne m'a pas convenu, en plus de faire perdre en crédibilité ce qui se passait. Lucile a vu trop de monde et fait trop de choses si bien que j'ai trouvé ça trop gros. C'est très personnel et je pense que d'autres lecteurs y trouveront davantage leur compte. Mais je garderais encore longtemps en tête cette sacrée femme qui n'avait pas peur de grand-chose et qui avait un sacré caractère. De ce point de vue le roman est réussi.


Une lecture en demi-teinte
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2 commentaires:

  1. Un roman qui me fait tout de même très envie, vu que je suis aussi une amoureuse de l'histoire^^

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    1. Il devrait certainement de plaire. Si ce n'est la forme du point de vue richesse historique, il apporte beaucoup.

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