jeudi 4 février 2016

L'école du Bien et du Mal, tome 1

Auteur : Soman Chainani
Titre VO : The school of Good en Evil, book 1
Traduction : Leslie Boitelle
Genre : Fantastique - Jeunesse
Edition : 12-21 / Pocket Jeunesse
Parution : le 7 mai 2015
Pages : 476
Prix : 12.99/ 17.90euros

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Résumé :
Kidnappées par une sombre nuit d'orage, Sophie et Agatha intègrent l'école du bien et du mal... Un lieu très spécial, où on forme les personnages de contes de fées. Pantoufles de verre et chevelure blonde soyeuse, Sophie est sûre de devenir princesse. Tandis qu'Agatha, cynique et solitaire, toute de noir vêtue, se voit déjà en sorcière. Pourtant, rien ne se passe comme prévu... Et si l'erreur de casting révélait leur vraie nature ?
Mon avis :
Voilà une réécriture de conte qui me bottait carrément et dont je n'attendais pas la sortie française. J'ai été plus qu'agréablement surprise lorsqu'il a pointé le bout de son nez dans le planning d'un éditeur. Si les idées de l'auteur étaient prometteuses, le roman souffre de nombreux défauts.


Malheureusement, ma chronique risque de tendre pas mal vers le négatif, les reproches que j'aie à faire sur ce premier tome sont en nombre. Pourtant ma lecture avait bien commencé, même si déjà un personnage s'enfonçait tout seul sans s'en rendre compte et a continué sur ce chemin jusqu'à la fin. Sophie de son petit nom était donc déjà agaçante au début du livre, mais heureusement Agatha compensait ce personnage quelque peu antipathique. Mais quand même malgré tous les reproches que je vais faire, ma lecture n'a pas été un calvaire.

Dans le résumé, et le début de l'histoire part dans ce sens, on nous dit (et les personnages vont sans cesse nous le rappeler ce qui m'a largement fait lever les yeux au ciel au bout d'un moment) que les deux jeunes filles que l'on suit, au travers d'un récit à deux voix, de manière plus ou moins régulière, sont envoyées chacune dans la mauvaise école. Pour faire court, celle qui est sinistre et laide, qui vit dans un cimetière est accueilli dans l'école du bien et celle qui est jolie et qui est « gentille » (oui les guillemets sont de rigueur, parce que c'est ce qu'elle croit elle et, ce que les gens pensent d'elle, pas ce qu'elle nous montre) atterrit à l'école du mal.

Agatha va vouloir bien vite s'en aller et rentrer chez elle et Sophie va vouloir tout faire pour prouver qu'elle est dans la mauvaise école. Si Agatha paraît sensée, Sophie va enchaîner les fausses notes et devenir assez antipathique. Autant dire que je n'ai pas vraiment apprécié les personnages qui ont en plus des comportements trop changeants, mais j'y reviens plus bas.


Le contenu de ce premier tome est très riche, peut-être un peu trop au final. A l'image de Poudlard et ses règles particulières, L'école du bien et du mal jouit de spécificités étalées tout au long du roman. Entre interdictions diverses, cours au contenu parfois farfelu et au fonctionnement pas toujours logique, des salles cachées ou encore des différences flagrantes entre les deux écoles, on a tout loisir de découvrir l'imagination débordante de l'auteur. Aussi attractif que soit l'univers, il n'empêche qu'un peu plus d'ordre n'aurait pas fait de mal et que certains éléments n'étaient pas nécessaires ou alors développés différemment.

L'exemple le plus flagrant vient de la salle de beauté, privilège de l'école du bien et seulement accessible aux meilleurs éléments. Quand on sait que l'école abrite des jeunes dès 12 ans, cette salle pose quelques interrogations. Je n'ai jamais su quel âge avait les deux protagonistes principaux (à un moment Sophie nous signale qu'elle peut entrer dans cette école, mais c'est tout), j'espère juste qu'elles n'ont pas 12 ans mais bien plus. Sophie étant très coquette, toutes les filles le sont dans le roman, à faire tout un tas de trucs pour sa peau, ses cheveux, à porter des vêtements très féminins, à porter des chaussures à talons, sans connaître son âge je ne savais plus sur quel pied danser. Si elle a 12 ans ou un peu plus, je trouve ça trop et ça me gène. Si elle en a 16, ça passe déjà mieux. Les petites amourettes m'ont fait le même effet. Ce n'est pas la même chose de parler amour à 12 ans, qu'à 16 ans, de parler du prince charmant qui est plus âgé, même si encore on nous dit pas quel âge a celui que toutes les possibles princesses ont dans leur ligne de mire.


D'autres choses qui m'ont grandement fait tiquer. Je parlais juste avant de la salle de beauté, et la beauté est un terme qui revient souvent, beaucoup trop. L'auteur insiste trop sur la différence entre le bien et le mal, qui se traduit dans l'univers du livre par les beaux et les moches. Les beaux sont bons, les moches sont méchants. Si heureusement le message du livre tend à aller plus loin sur la fin et à casser cette image bien simpliste et un peu trop collante à notre réalité, comme si seul les beaux réussissaient, pendant longtemps on reste ancré sur cette réduction physique. Tout est essentiellement fait pour bien marquer la différence, même les personnages donnent le ton continuellement parce que c'est avec ces messages qu'ils ont grandis. En plus du message de la fin, quelques détails et révélations viennent bousculer tout ça, mais ça reste limite des exceptions. Comme si ça ne comptait pas, parce que, en trop petit nombre.

Au bout d'un moment j'étais gênée de lire ce genre de remarque. En gros tu es moche donc tu es bonne à aller à l'école du mal et à devenir maléfique. Ta vie ne se résume qu'en échec et en mauvaises choses. C'est un raccourci peut-être grossier, mais c'est vraiment ce qui ressort de ma lecture. La fin n'a pas beaucoup amélioré les choses, trop rapide, afin de changer véritablement ce sentiment. Vous allez me dire qu'on est dans un livre jeunesse, loin de ce genre de préoccupation et pourtant à force de répétitions on peut soit y croire, soit en être agacés ou encore prendre ça juste pour un détail et ne pas y accorder autant d'importance.


J'ai aussi été gênée par certains passages qui me paraissaient sans queue ni tête. Outre des aspects brouillons dans le texte, les personnages ont certains comportements brusques qui les desserts totalement. Un coup ils vont penser une chose pour un paragraphe plus loin avoir une révélation qui change la donne. Il y avait régulièrement ce manque de crédibilité ou de jugeote chez la plupart des protagonistes. La palme revenant au pseudo prince qui est une vraie girouette. Pour en revenir aux passages brouillons, je ne sais pas si ça vient de l'auteur ou de la traductrice. En allant voir ma version originale du livre lors d'un énième passage obscur, j'ai vu qu'une phrase de liant entre deux dialogues manquait. Vous savez le genre de phrase décrivant une action ou un sentiment. De là à dire qu'il y a un souci de traduction, il n'y a qu'un pas, il aurait fallu que je compare plus souvent où mieux que je lise le livre en VO. Ceci dit, il n'y a pas que moi qui ai ressenti ce genre de choses. A méditer donc.


A la lecture de ma chronique vous aurez compris que ma lecture a été semée d'embûches. Certaines ne seront qu'accessoires à vos yeux où ne vous feront pas le même effet, ce que je vous souhaite. Il n'empêche que j'ai trouvé l'univers intéressant, fourmillant de bonnes idées, même si l'auteur a voulu trop en faire. Après une centaine de pages qui se déroulaient plutôt bien, j'ai repéré des passages qui n'avaient pas toujours de sens, mais c'est surtout l'accent mis sur l'aspect physique, comme quoi les élèves de l'école du bien sont forcément gentils et beaux, méchant et moche si vous êtes élève à l'école du mal, qui m'aura le plus troublé. Des cours en passant par les comportements des jeunes et des professeurs, la plupart du temps on ressent ces distinctions. A la fin les choses semblent changer, mais ce n'était pas suffisant pour que mon avis se modifie. Alors oui ce premier ne manque pas de bonnes idées et d'imagination, mais il manque de cohésion comme si un univers aussi spécial avait forcément besoin de partir parfois dans tous les sens. En plus les personnages n'ont pas su me charmer, ils sont à l'image de l'univers, ils sont de temps à autre plein de contradictions. Malgré quelques passages attrayants et une fin intéressante, le tout reste plein de promesses et ça ne va pas plus loin.


Une lecture en demi-teinte
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8 commentaires:

  1. c'est un livre qui me tente beaucoup mais je vois pas mal d'avis comme tien, qui aime bien mais pour qui ce n'est pas non plus extraordinaire... :/

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    1. Je t'avoue que je suis quand même deg. Je ne m'attendais pas à avoir autant de choses à redire.

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  2. Voilà qui ne me donne pas vraiment envie de le lire. Tu penses continuer la série ou pas ?

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    1. Aucune idée. J'y ai vaguement pensé, mais j'ai tellement à lire que çe ne serait pas raisonnable. Et bon vu mon avis je ne sais pas si ça fait de moi une folle ^^, si je la lis.

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  3. oh c'est un livre qui me fait de l'oeil depuis un moment !

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  4. Salut !

    Je suis ton compte Instagram depuis quelques temps et j'ai eu envie de lire une de tes critiques.

    Celle-ci est intéressante et fournie. C'est important aussi de donner des avis sur les livres jeunesse. Certes, beaucoup de lecteurs/lectrices ont sans doute passé l'âge, mais pour autant garder un oeil sur les livres qui participent directement, dès l'enfance, au goût de lire est primordial ;) (et puis les parents peuvent apprécier de tomber sur des critiques de livres qu'il pensent offrir à leurs enfants, je pense).

    Je n'ai pas lu ce livre, mais je suis d'accord avec toi sur le fait que les symboles et le discours sur la beauté ne doivent pas être traités à la légère, surtout dans la société actuelle qui focalise un maximum sur le physique. Je vais suivre tes posts, au plaisir de te lire !

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    1. Je n'ai pas ce genre de reflexion, mes avis sont le reflet de mes lectures, de ce que j'ai envie de lire. Donc si je lis un livre jeunesse il se retrouve chroniqué. Et bcp de lecteurs adultes en lisent, même si encore une fois je ne me préoccupe pas de ça ^^

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  5. Moi j'adore l'école du bien et du mal j'ai même lu le deux et j'attend avec impatience la sortie du trois en français

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