Titre VO : The girls at 17 Swann Street
Traduction : Carole Delporte
Genre : Roman
Edition : JC Lattès
Parution : le 2 octobre 2019
Pages : 320 pages
Prix : 22 euros
*Commander sur amazon : Les filles du 17 Swann Street*
Quand Anna Roux quitte Paris et le ballet de l'Opéra pour suivre l'homme de sa vie aux Etats-Unis, elle n'imagine pas la solitude dans laquelle elle va se retrouver. Une solitude qui l'entraîne dans la spirale de l'anorexie mentale. Contrainte de se faire soigner, elle est admise au 17 Swann Street, une maison rose où des femmes aux visages fantomatiques s'efforcent de vaincre leurs troubles alimentaires. Il y a Emm, la cheffe du groupe ; Julia, toujours affamée ; ou la discrète et très perturbée Valérie. Ensemble, elles affrontent leurs démons et six repas quotidiens. Chaque calorie est un déferlement de culpabilité. Et chaque pas vers la guérison requiert une force et une bravoure peu communes, qu'Anna va devoir trouver en elle-même et auprès de ses amies du 17 Swann Street.
On a beau
connaître l'existence de certaines maladies, on en sait bien souvent
très peu dessus au final. C'est pour ça que j'apprécie de lire des
romans qui parlent de ces maux à la fois très connus, mais en même
temps nébuleux sur bien des aspects. Dans son roman, Yara Zgheib
nous parle d'anorexie.
Il y a tout un pan de
ce livre que j'ai apprécié et tout un autre qui m'aura posé
quelques soucis. Anna, notre héroïne, souffre d'anorexie depuis
un moment. Lorsque nous faisons sa connaissance, son quotidien a
atteint un tel point de non-retour qu'elle prend la décision de se
faire soigner. C'est au moment où elle entre dans un institut, assez
intimiste, au fameux 17 Swann Street que son histoire commence. Les
débuts sont timides, l'intrigue navigue entre différentes
temporalités, entre présent et passé et si vous ajoutez à cela la
brièveté des chapitres, prendre ses marques s'avère difficile.
Honnêtement je ne
suis jamais parvenue à les prendre. Si l'alternance des époques
tend à s'atténuer de plus en plus au fil de l'avancée du lecteur
dans le roman, (même si jusqu'à la fin ce principe perdure), il
m'a été difficile de m'accrocher au contenu à cause de la petite
taille des chapitres. Il m'a été difficile de réellement
prend part à l'histoire. L'avantage c'est que ça rend la
lecture très fluide, mais pour ce genre de livre, je ne pense pas
que c'était un choix forcément judicieux. À cause de leur
longueur, et alors que le roman va déjà à l'essentiel, on a cette
impression que c'est encore plus le cas. La construction du récit
m'a aussi bloqué par rapport à Anna, j'ai eu du mal à
véritablement l'apprécier.
J'ai aussi éprouvé
des soucis sur le plan émotionnel, c'est pour moi un autre problème
qui s'est créé à cause de l'emploi de courts chapitres. Tout
est lié en fait et tout part de ça. En se concentrant sur
l'essentiel, oui bien sûr qu'il va tout de même se passer des
choses qui vont ressortir, mais le temps consacré aux émotions s'en
retrouve amoindri. En allant droit au but, l'autrice délaisse un peu
ce qui fait le sel d'un roman et qui va faire qu'on va se sentir
investi dans une histoire. Je ne dis pas que tout le monde va avoir
les mêmes blocages que moi, je dis seulement que ce choix fait par
l'autrice ne m'a pas convenu. Je
m'attendais en plus à retrouver dans le roman des élans d'amitiés
et d'entraides qui seraient plus poussés
(c'est un peu dit dans le résumé), mais
ça n'a pas été le cas. C'est un des plus gros
regrets que j'ai eus au cours de ma lecture, bien que plus
simplement, j'aurais aimé que les autres filles du 17 Swann Street
soient plus présentes.
Au niveau de la
sensibilisation faite au travers de ce livre, j'ai un avis plus
positif. Dans l'idéal il serait intéressant d'entendre la voix
de personnes concernées pour savoir si l'autrice a bien retranscrit
ce qu'on peut ressentir en pareil cas, vous n'aurez que le mien celui
d'un individu qui n'a jamais connu cette maladie. C'est aussi pour
cela que je vais seulement aborder le point de la sensibilisation,
qui est un des buts recherché par l'autrice tout de même. Je pense
qu'elle a réussi son coup et même si évidemment je ne peux pas
comprendre ce qui se passe chez Anna (ce qui n'a pas aidé non plus
au niveau émotionnel), Yara Zgheib parvient à nous donner
quelques clés qui nous permettent d'avoir un aperçu des souffrances
aussi bien physiques que mentales ressenties au cours de la maladie
et de la difficulté d'en sortir.
Au travers d'Anna, il y a aussi ce qui se joue dans un couple lorsque
l'un de ses membres est affecté d'un mal et par extension on
entrevoit d'autres problématiques avec les autres filles de
l'établissement.
Malgré tout ce que
j'ai écrit, je n'ai pas été insensible au vécu d'Anna et certains
passages ne sont pas évidents, bien que l'ensemble soit assez
« léger ». Léger dans le sens ou, pour moi, ce
titre manque de profondeur. Il y a aussi le fait que, dans son
malheur, Anna se situe du côté des privilégiées, elle est très
bien entourée ce qui joue beaucoup dans la guérison. Cependant, en
l'état l'autrice délivre un texte qui amène à avoir un regard
plus précis sur l'anorexie.
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