Titre VO : Lady Helen, book 1 : The dark days club
Traduction : Philippe Giraudon
Genre : Historique - Fantastique - Young Adult
Edition : Gallimard jeunesse
Parution : le 18 août 2016
Pages : 562
Prix : 19.50 euros
*Commander sur amazon : Lady Helen, tome 1 : Le club des mauvais jours*
Résumé :
Londres, avril 1812. Lady Helen Wrexhall s'apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l'espoir de faire un beau mariage. Mais d'étranges faits surviennent qui la plongent soudain dans les ombres de la Régence : une bonne de la maison disparaît, des meurtres sanglants sont commis et Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. Lady Helen est dotée d'étranges pouvoirs mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d'insouciance pour basculer dans un monde terrifiant?
Mon avis :
Déjà
tentée par la version originale, lorsqu'il a été annoncé en VF je
me suis réjouie. Le travail de la maison d'édition pour la
parution française est de toute beauté. Gallimard n'a pas
repris le visuel de base et, le choix final de la couverture est on
ne peut plus accrocheur. Les finitions rendent l'objet livre
carrément canon : les dorures ajoutées ici et là,
l’illustration de la première de couverture reprise sur le dos, ou
encore le décor également présent sur la quatrième de couverture.
Lady Helen possède un écrin irrésistible, il n'y avait plus
qu'à voir si l'intérieur était du même acabit.
Un
roman se déroulant dans un contexte historique, en 1812 pour être
plus précise, avait déjà de quoi m'attirer, mais quand vous
ajoutez à ce contexte un univers surnaturel, il est question de
démons, vous m'avez définitivement perdue. Le contexte
historique est d'ailleurs un des gros points forts de ce premier
tome, même si par là même il bride l'héroïne dans ses
mouvements. Les conventions sociales, le qu'en-dira-t-on, les
bonnes manières.... Helen va devoir conjuguer avec la vie qu'elle a
toujours connue et celle qui va s'ouvrir à elle. Il ne va pas être
facile pour la jeune femme de trouver des occasions, des opportunités
pour apprendre et découvrir le monde des Veilleurs (terme que je
n'expliquerai pas pour vous en laisser l'entière découverte). Avec
un peu de réflexion et avec de l'aide, il va néanmoins être
possible à notre héroïne de mettre un pied dans ce monde plein de
dangers.
Cette
époque est donc pleine de charme et même si j'en ai souvent eu un
aperçu au travers de romances ou autres, je m'y complais toujours
autant. L'auteure nous fait entrevoir nombre de restrictions
liées à la condition de femme de l'héroïne, elle nous fait voir
les bals, les obligations des jeunes filles, leur statut par rapport
aux hommes... Le côté historique est bien dépeint. Alison
Goodman s'est beaucoup renseignée et j'ai trouvé que ça se
ressentait au travers de la lecture.
La
partie démoniaque du titre met du temps à arriver. Il vous faudra
patienter pendant près de 200 pages avant que les choses commencent
à se préciser. Et encore les explications se retrouvent
étalées et amenées par bribes jusqu'à la fin du roman.
L'attente fut longue avant d'arriver à cet élément surnaturel
que j'attendais, ce qui est raconté a un peu manqué de m'accrocher même si ça reste pas mal, et ce que j'ai entrevu ne m'a pas complètement
rassasié. Si la mythologie est originale, j'ai trouvé
certaines subtilités peut-être un peu de trop. Les
veilleurs doivent parfois décharger une énergie en entrant en
contact avec la terre, le tout en 20 secondes top chrono. Ce n'est là
qu'un des quelques éléments qui sont, je trouve, trop restrictif.
Cela rend les choses trop compliquées pour pas grand-chose selon
moi. La mythologie peine encore à me convaincre, mais je reste
ouverte et j'attends de voir ce qu'elle va réserver par la suite.
L'intrigue
est à l'image de beaucoup trop d'autres premiers tomes, elle est
essentiellement introductive. Les choses mettent du temps à se
mettre en place, il n'y a pas beaucoup d'action et l'héroïne est
encore passive et découvre au compte-gouttes ce qui va la toucher.
Je comprends que beaucoup de paramètres entrent en jeu dans cette
lenteur, surtout le sexe d'Helen qui rend pas mal de choses
difficiles ou encore que ses deux vies actuelles doivent chacune
avoir leur moment (d'ailleurs certains chapitres auraient pu, je
pense, être raccourcis), mais pour moi le récit ne va pas
suffisamment loin. Pour le nombre de pages qu'il comprend, ce
premier tome reste encore timide. Et, il l'est tout autant avec les
personnages.
Helen
est un personnage plein de potentiel et c'est une héroïne qui peut
devenir excellente à suivre. Oui je précise, j'ai dit peu
parce que j'ai trouvé que l'auteure ne l'avait pas mise
convenablement en valeur. J'ai apprécié sa maîtrise
d'elle-même lorsqu'elle apprend qui elle est, tout l'aspect
surnaturel passe bien avec elle, on est donc loin d'avoir une héroïne
chochotte entre les mains. Cependant, ce premier tome se consacre
à d'autres préoccupations que sa formation, on reste encore dans du
théorique avec donc peu de pratique puisqu'il n'y a que de rares
passages qui lui font utiliser ses compétences, compétences que
j'ai pour le coup adoré. On est au stade de la découverte,
couplée à l'installation d'une intrigue qui se poursuivra dans le
tome 2. Pour en revenir à Helen, elle est aussi plutôt
intelligente, même si à certains moments elle manquait pour moi de
réflexion, parfois elle ne va pas assez au bout des choses . Helen
reste tiraillée par ses deux vies, des choix sont à faire, le tout
en prenant part à ses deux existences et en avançant du mieux
qu'elle peut avec les obstacles qui se dressent sur sa route.
Le
personnage que j'ai préféré c'est Darby. Attachée à sa
maîtresse, elle va accompagner Helen partout, elle va partager ses
secrets et l'aider comme elle le peut. Son dévouement fait
plaisir à voir et est extrêmement plaisant à lire. D'autres
personnages vont défiler dans la vie d'Helen dont notamment deux
messieurs. L'un est comme Helen, l'autre est un simple humain qui m'a
amené quelques soupçons car son attachement pour l'héroïne sur la
fin m'a paru louche, et on découvre le jeune homme assez peu au
final. De même le veilleur qui va apprendre beaucoup de choses à
Helen se dévoile encore peu, son inconstance n'est pas toujours
forcément agréable. Il est le genre de gars qu'on aime, qu'on
déteste selon les moments. Bref, une tâte à claques :p.
Indubitablement
ce premier tome possède quelques défauts, mais il m'a suffisamment
contenté et intéressé pour que j'ai le désir de lire la suite.
Néanmoins j'attends bien mieux du deuxième tome.
Lecture agréable avec des réserves |
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1. Le club des mauvais jours
J'ai aussi trouvé ce tome très introductif mais dans l'ensemble je l'ai beaucoup aimé et j'en attends énormément du tome 2 !
RépondreSupprimerOn reste d'accord sur le principe :D J'attends vraiment le tome 2 au tournant.
SupprimerJe l'ai acheté il y a quelques jours car j'étais tentée par son côté historique et surnaturel. Je suis impatiente de le commencer surtout après avoir lu ta chronique !!
RépondreSupprimerOn a été tenté par les mêmes choses ^^ J'espère que tu l'appréciera.
SupprimerUn vrai petit bijou concernant le XIXème siècle anglais :)
RépondreSupprimerJe n'ai pas senti de lenteur dans le texte. Tout renseignement vient à point nommé. Concernant la limite des 20 secondes, je ne trouve pas cela excessif, bien au contraire. Sans ce 'handicap", les veilleurs seraient trop badas et ne seraient pas en danger.
Une très bonne lecture et j'attends avec impatience la suite :)
Qu'il y ait des limites je veux bien, mais celle-ci ne m'a pas convaincu dans ce premier tome ^^
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