Genre : Bande dessinée - Historique
Edition : Glénat
Parution : le 26 août 2020
Pages : 124 pages
Prix : 22 euros
Des destins de femmes sacrifiées sur l’autel du progrès.New Jersey, 1918. Edna Bolz entre comme ouvrière à l’United State Radium Corporation, une usine qui fournit l’armée en montres. Aux côtés de Katherine, Mollie, Albina, Quinta et les autres, elle va apprendre le métier qui consiste à peindre des cadrans à l’aide de la peinture Undark (une substance luminescente très précieuse et très chère) à un rythme constant. Mais bien que la charge de travail soit soutenue, l’ambiance à l’usine est assez bonne. Les filles s’entendent bien et sortent même ensemble le soir. Elles se surnomment les « Ghost Girls » : par jeu, elles se peignent les ongles, les dents ou le visage afin d’éblouir (littéralement) les autres une fois la nuit tombée. Mais elles ignorent que, derrière ses propriétés étonnantes, le Radium, cette substance qu’elles manipulent toute la journée et avec laquelle elles jouent, est en réalité mortelle. Et alors que certaines d’entre elles commencent à souffrir d’anémie, de fractures voire de tumeur, des voix s’élèvent pour comprendre. D’autres, pour étouffer l’affaire...
Le sujet principal abordé par Cy est passionnant et poignant. Il fait partie de ses faits historiques qui sont assez méconnus par tout un pan de personnes, dont on a trop peu entendu parlé, qui ont causé beaucoup de mal et beaucoup de tort. Sur le plan informatif, l'histoire de ces Radium Girsl est donc très intéressante, si vous aimez, comme moi, découvrir de nouvelles choses dans les récits que vous lisez, cet ouvrage devrait indubitablement vous combler. Personnellement je ne connaissais pas ce fait historique et j'ai été ravie de la découverte.
Nous suivons un groupe d'amies, un groupe d'ouvrières, qui travaillent dans une usine fabriquant des montres. Elles peignent les chiffres sur les cadrans de ces dernières en utilisant du radium et pour un souci de précision, plusieurs portent le pinceau qu'elles utilisent à la bouche afin d'en affiner la pointe. Elles ingèrent alors des doses de radium, un métal dont elles ne connaissaient pas du tout la toxicité. Certaines s'amusent aussi avec pour pouvoir bénéficier de son côté luminescent. Après les premiers temps innocents, quelques ouvrières vont commencer à montrer des symptômes inquiétants.
Si les faits en eux-même sont clairement fascinants, j'ai un peu regretté que l'autrice n'ait pas un peu plus développé son contenu, notamment lorsque les ouvières commencent à tomber malades. Tout va un peu vite, les événements s'enchaînent souvent brusquement, passer d'une situation à une autre manquait quelquefois de naturel. J'étais parfois perdu entre deux pages, sans compter qu'on a du mal à se rendre compte du temps qui passe. On saute d'un moment x à un moment y sans réelle transition et il pouvait y avoir des années qui s'écoulaient sans qu'on ne le sache immédiatement. Ca m'a de temps en temps gênée. Plus de pages et une construction moins «chaotique» n'auraient pas fait de mal. Je ne me suis pas réellement attachée aux femmes qu'on découvrait, même si on compatit énormément pour elles, tout comme on peut être révolté par leur situation. Je n'ai pas été aidée par le fait que, comme d'autres, j'ai au quelque mal à les assimiler, à reconnaître qui était qui. Rien de très dérangeant non plus, ça n'empêche pas de comprendre ce qui se passe.
Les dessins de Cy, réalisés au crayon de couleur, donnent un cachet démentiel à cet ouvrage. Je ne suis pas spécialement fan des illustrations qui possèdent une palette de tons similaires, quand ça manque de diversité dans les teintes employées, mais ça ne m'a pas dérangé ici.
Cette bande dessinée me fait très envie !
RépondreSupprimerSi tu as l'occasion de la lire, je t'en souhaite une belle découverte :)
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