Titre VO : Homecoming
Traduction : Anne Damour
Genre : Roman historique
Edition : Calmann-Levy
Parution : le 4 janvier 2017
Pages : 409
Prix : 21.90 euros
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Maama, esclave Ashanti, s’enfuit de la maison de ses maîtres Fantis durant un incendie, laissant derrière elle son bébé, Effia. Plus tard, elle épouse un Ashanti, et donne naissance à une autre fille, Esi. Ainsi commence l’histoire de ces deux demi-sœurs, Effia et Esi, nées dans deux villages du Ghana à l’époque du commerce triangulaire au XVIIIe siècle. Effia épouse un Anglais et mène une existence confortable dans le fort de Cape Coast, sans savoir que Esi, qu’elle n’a jamais connue, est emprisonnée dans les cachots du fort, vendue avec des centaines d’autres victimes d’un commerce d’esclaves florissant avant d’être expédiée en Amérique où ses enfants et petits-enfants seront eux aussi esclaves. Grâce à un collier transmis de génération en génération, l’histoire se tisse d’un chapitre à l’autre : un fil suit les descendants d’Effia au Ghana à travers les siècles, l’autre suit Esi et ses enfants en Amérique.
Il y a un peu plus
d'un an, lorsque No home est paru, j'en avais perçu quelques échos.
Sans vraiment me décider à le lire, j'ai fini par me pencher
dessus, sans réellement en savoir grand-chose.
No Home possède une
construction qui est sans conteste originale. Imaginez-vous
suivre dans chaque chapitre un personnage différent. Celui rencontré
dans le chapitre 1 passe le relai à un autre dans le chapitre 2 et
ainsi de suite, jusqu'à la fin du roman. Jamais on ne revient
réellement sur les anciens, on en percevra seulement des échos à
certaines occasions. Dans les faits on suit une même famille, qu'un
événement aura séparée. Tout commence avec deux jeunes femmes,
qu'on rencontre dans les 2 premiers chapitres et dans les suivants,
c'est leur descendance qui prend le relai. On suit donc cette famille
sur plusieurs générations.
La manière dont
l'auteure a composé son histoire était pour moi totalement inédite,
je n'avais jamais lu de roman comme No Home. Passée la surprise des
débuts, qui m'a un peu désappointée il est vrai, étant donné que
je m'attendais à suivre juste deux jeunes filles qui allaient être
confrontées à de terribles épreuves (je n'avais, à vrai dire, pas
lu le résumé en entier), je me suis dit que ce dans quoi je me
lançais pouvait être finalement très intéressant. Et, ça a été
le cas.
Au
travers de différents individus l'auteure plonge le lecteur dans une
fresque historique qui met en avant des thèmes forts,
comme l'esclavage ou la place des noirs dans un monde en
constante évolution. Le passage des années se fait ressentir,
on voit le monde changer et pourtant nombreuses problématiques
restent malheureusement récurrentes. J'ai
particulièrement apprécié d'en apprendre plus sur des éléments
qui n'étaient qu'abstraits pour moi. On a beau savoir que des
choses existent, tant qu'on ne s'informe pas, on ne peut pas
comprendre totalement leur portée. J'imagine que certaines
situations ont été pire que celles racontées par Yaa Gyasi. Ce
que j'ai lu dans ce roman m'a beaucoup peinée et aussi souvent mis
en colère. Mais, de manière générale pour l'aspect historique et
pour la somme d'informations dont ce roman regorge, ça l'a carrément
fait.
Si
la construction de No home est une de ses plus grandes forces, c'est,
à mon sens, également sa plus grande faiblesse. Chaque
histoire est distincte des autres, chaque personnage également et
certains sont moins plaisants à suivre et leur vécu, moins
attirant. Les deux premiers chapitres restent pour moi les plus
impressionnants. En conséquence, j'ai éprouvé un manque d'intérêt
à certaines reprises ou trouvé le temps long, le récit s'essouffle
de temps à autre. Changer constamment de protagoniste a mis une
barrière entre eux et moi. J'aurais aimé me sentir davantage proche
d'eux et avec plusieurs cela s'est avéré compliqué. Cela ne m'a
pourtant pas empêché de ressentir des émotions envers la plupart
d'entre eux. No home reste cependant un roman intéressant par
bien des côtés et un roman pour le moins fort.
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