Les Monstres de Rookhaven, tome 1 de Padraig Kenny

Auteur : Padraig Kenny

Titre VO : The monsters of Rookhaven, book 1
Traduction : Julie Lafon
Genre : Fantastique- Jeunesse
Edition : Lumen
Parution : le 20 janvier 2022
Pages : 375
Prix : 16 euros

Mirabelle habite un mystérieux manoir en pleine forêt avec une famille un peu particulière. Il y a par exemple son oncle Bertram, capable de se transformer en féroce grizzly, ou sa tante Eliza, dont le corps entier est composé de centaines d'araignées... Autrefois chassés par les hommes (qu'ils avaient, il faut dire, une fâcheuse tendance à dévorer), ces monstres ont conclu un Pacte avec le village le plus proche : en échange d'un approvisionnement régulier en vivres, ils ont juré d'épargner leurs voisins.

Jusqu'au jour où deux orphelins, Jem et Tom, réussissent à franchir la barrière magique qui isole le manoir du reste du pays. Or si cet Enchantement permet à Mirabelle et à sa famille de rester cachés aux yeux de tous, c'est qu'une créature bien pire qu'eux encore les menace. Tandis que la jeune fille se lie d'amitié avec les deux enfants et s'ouvre peu à peu au monde extérieur, le danger se rapproche inexorablement...

J'avais passé un bon moment avec le précédent roman de l'auteur qui était sorti chez nous en 2019, j'étais donc curieuse de découvrir cette nouvelle traduction. Le côté sombre mis en avant me titillait, mais les comparaisons qui ont été faites avec les séries Miss Peregrine de Ransom Riggs ou encore les Ferrailleurs d'Edward Carey, me faisaient, à contrario, un peu peur.

Il y a bien certains éléments que j'ai aimés dans ce premier tome, mais globalement, je suis ressortie de cette lecture peu convaincue, mais surtout, je suis restée sur ma faim.

Il est indéniable que le bestiaire qu'on découvre dans ce nouveau roman de Padraig Kenny est des plus alléchants. Si la mythologie qui se cache derrière ses personnages particuliers n'est pas très originale, elle ne repose que sur un fil, elle a au moins le mérite d'exister et de tenir la route. Quand bien même, ces fameux monstres peuplant le manoir de Rookhaven sont séduisants, ils ont chacun une identité et un don qui leur est propre. Il y avait de quoi amener tellement de choses avec eux... l'auteur est resté bien timide sur ce plan, ce qui m'a déçu. Il aurait pu davantage exploiter les différents dons des monstres dont on fait la connaissance ou au moins les mettre en scène un peu plus. Que l'auteur se contente de peu sur certains poins était déjà une remarque que j'avais faite dans ma chronique des Orphelins de métal.

J'ai trouvé que dans l'ensemble, l'intrigue restait assez commune et que son déroulé était un peu longuet. Pendant un bon moment, il ne se passe pas grand-chose, l'auteur se contente de présenter, succinctement, son univers et de mettre en scène ses personnages au cours de situations peu significatives, qui ne font rien avancer. Un mystère ambiant plane, mais cette corde tend à être tirée un peu excessivement. Même s'il est appréciable d'apprendre à connaître les acteurs d'un récit ou ses bases, ici les événements racontés étaient beaucoup trop banals. Au vu du fil rouge du roman, il y avait matière à apporter plus de mordant à l'intrigue, ce dernier n'est pas assez exploité à mon sens. Il y a une accélération dans les dernières pages, malheureusement pour moi, j'ai un peu senti ce qui allait arriver donc je n'ai pas eu de grosses surprises, mais je reconnais que ce qui est amené est efficace.

J'ai plutôt bien apprécié les personnages, l'auteur nous partage plusieurs points de vue et Mirabelle se démarque nettement par rapport aux autres. Elle ne se laisse pas faire et son côté autoritaire n'a pas été pour me déplaire. Je m'interroge toujours sur la présence du point de vue de Jem, c'est une jeune fille discrète et je ne pense pas qu'il était nécessaire qu'on suive l'histoire au travers de ses yeux, en personnage secondaire elle aurait tout aussi bien fait l'affaire à mon avis. Il m'aurait, par contre, plu de voir Freddie, le jeune garçon du village, plus souvent. Etant donné sa place dans le récit, ça aurait été intéressant de pouvoir faire plus d'incursion dans Rookhaven. Il y a aussi Goret qui est plaisant à son niveau, bien qu'on le voit peu, son rôle marque vraiment. Il y a une galerie de personnages qui sont intéressants, mais pour la plupart, le développement était un peu juste pour moi.

Ce roman était plein de potentiel, un potentiel qui n'est pas suffisamment exploité selon moi. Oui, l'auteur a des idées, mais il ne va pas au bout et seules les dernières pages sont foncièrement percutantes, le reste se veut modeste et est un peu calme. C'est une lecture qui n'était pas désagréable, mais qui n'était pas mémorable non plus.

Pour terminer un petit mot sur les illustrations. Je vous avoue que dans la version numérique (version que j'ai lue) elles font peu d'effet, même les araignées, mais globalement, elles ne sont guère diversifiées et beaucoup se répètent. J'aurais aimé que les personnages apparaissent plus, même en ombre, comme c'est le cas à en de rares occasions.

Retrouvez d'autres avis sur la page bbm du livre :

Dans la même série :

1. Les monstres de Rookhaven

2. The shadows of Rookhaven

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