Titre VO : Forgive Me, Leonard Peacock
Traduction : Fabienne Vidalet
Genre : Roman - Young Adult
Edition : Robert Laffont - Collection R
Parution : le 9 avril 2015
Pages : 313 pages
Prix : 16.90 euros
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Résumé :
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Leonard Peacock. C'est aussi le jour où il dissimule une arme à feu dans son sac. Parce que, c'est décidé, il va tuer son ex-meilleur ami, puis lui-même, avec le P38 ayant appartenu à son grand-père. Mais il doit tout d'abord faire ses adieux aux quatre personnes qui ont le plus compté pour lui : Walt, son voisin littéralement obsédé par Humphrey Bogart, Baback, un camarade de classe violoniste virtuose, Lauren, la fille de pasteur dont il est amoureux, et Herr Silverman, qui enseigne l'histoire de l'Holocauste au lycée.
Leonard va parler à chacun d'entre eux, révélant progressivement ses secrets tandis que l'heure tourne et qu'approche le moment de vérité. Explorant sans fausse pudeur les choix impossibles auxquels Leonard se retrouve confronté, Matthew Quick nous offre une perspective unique sur une journée de la vie d'un adolescent perturbé.
Mon avis :
Pardonne-moi,
Léonard Peacock a fait parler de lui un peu avant sa sortie et il a
continué à faire son bout de chemin après. Je n'arrivais pas
vraiment à me positionner dessus, mais ma curiosité naturelle n'a
pas résisté à vouloir en savoir plus. Je parle souvent d'elle,
de ma curiosité. Tantôt traîtresse ou tantôt véritable amie, ce
coup-ci, elle a eu raison de se manifester.
Avant
d'entamer ma lecture je connaissais un peu les bases de l'histoire,
bases qui nous sont annoncées dès la quatrième de couverture et
qui nous sont dévoilées dès les premières pages du roman. Que je
situe rapidement le contexte de l'histoire ne vous spoilera rien. Si
tout de même vous souhaitez ne rien savoir, ne lisez pas la phrase
qui suit :). Léonard, notre personnage principal a décidé de
mettre fin à ses jours, mais avant ça, il a l'intention de tuer son
ancien meilleur ami. On le suit donc lors de sa fatale journée,
l'histoire se déroule presque exclusivement sur 24 h, 24 h marquées
par des remises de cadeaux et par les ressentis de ce personnage
hautement particulier.
Léonard
est un protagoniste à nul autre pareil. On va s'en rendre
compte dès les premières pages au travers de sa décision et plus
on apprend à le connaître et plus on s'aperçoit de sa différence.
Ses réflexions sur son entourage, sur ses professeurs, ses camarades
d'école sont empreintes d'un certain pessimisme. Il ne croit plus
vraiment en l'humanité, ses proches et les gens n'ont eu de cesse de
le lui prouver chaque jour qui passe. Aussi pétri de pensées
négatives, c'est quelqu'un qui n'a jamais vraiment baissé les bras
de voir un avenir meilleur lui tendre les bras. Il n'a pas
complètement sombré dans les méandres obscurs de la vie, de son
esprit, pourtant il reste déterminé à en finir et à emmener avec
lui une autre personne.
Pour
comprendre et saisir toute la portée de sa décision, Matthew Quick
revient sur quelques événements passés, mais avant d'avoir
quelques réponses, c'est dans la tête de son personnage
principal qu'on entre sans commune mesure, sans filtre, avec toute la
dureté et tout le pessimisme que ressent Léonard. Pour les
quelques espoirs qui percent ces ténèbres, l'auteur a trouvé
plusieurs moyens de faire partager ces sentiments. L'un est original
et si au début on n'en comprend pas la portée, on finit par saisir
leur utilité et par porter un nouveau regard sur Léonard. Quoi
qu'il en soit, son dernier jour ne va pas être de tout repos, les
émotions sont exacerbées au possible et accentuées par les
personnages secondaires qui sont peu communs. Et, son histoire est
pleine de leçons de vie, qu'on soit d'accord ou pas avec Léonard,
ce qu'il vit fait réfléchir.
Le
récit que nous offre Mathew Quick est spécial. Léonard est
spécial. Aussi enrichissante que soit sa différence, rien
que suivre un tel personnage vaut la lecture de ce livre, aussi
percutant que soit ce qu'il nous fait partager, Léonard reste un
personnage qui me laisse une sensation étrange. Il peut être
aussi touchant et compréhensible qu'il peut nous faire éprouver le
contraire. Je l'ai souvent compris, mais bien souvent je le sentais
éloigner de moi, éloigné du lecteur. C'est étrange et je pense
qu'il faut lire et avoir lu l'ouvrage pour saisir ce que je dis.
Je
termine en évoquant la fin, une fin qui a divisé les lecteurs, une
fin qui me faisait peur au fur et à mesure que j'en approchais.
J'ai senti le stress monter, j'avais peur de refermer le livre en
étant déçue et finalement, ça a été. Alors certes, elle ne
plaira pas à tout le monde. Elle m'a rappelé la fin d'Eleanor &
Park, bien que celle-ci m'avait déplu. Celle de Pardonne-moi,
Léonard Peacock est bien passée, je pense que vu ce que l'auteur
nous sert dans cette histoire et son choix de nous faire partager une
seule journée, la fin n'aurait pas pu être totalement fermée. Elle
demeure brusque, mais l'imagination du lecteur peut pallier les
dernières lignes du roman.
Est-ce
que j'ai aimé ce livre ? Oui. Mais même si j'ai apprécié
cette histoire, j'ai aussi ressenti beaucoup de distance envers
Léonard, tout en le trouvant émouvant et en comprenant
certaines de ses pensées. L'histoire que nous raconte l'auteur
est noire, mais elle n'est pas dénuée de lumière. Celle-ci se
fait discrète et parvient parfois à percer les ténèbres
ambiantes, nous réchauffant de ses rayons de façon discrète mais
dont on ressent la chaleur. J'ai ressenti beaucoup de peine
pendant ma lecture et si Léonard a traversé ma vie de lectrice
subrepticement, je pense que son histoire va me rester longtemps en
mémoire. Un récit dans lequel le mot particulier prend tout son
sens.
Une très bonne lecture |
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J'ai adoré ce roman ! Pas de coup de cœur, mais une très bonne lecture: originale, stressante, prenante. Et je trouve la fin d'une logique incroyable sachant que l'histoire se passe tout de même en une seule journée. C'est une fin à la hauteur des événements, et qui ne part pas dans une dimension peu authentique :)
RépondreSupprimerJe ne m'attendais pas du tout à cette fin. Je pensais notamment à un truc très ouvert alors qu'ici, même si c'est brusque, je trouve que ce revers est pas mal du tout finalement :)
SupprimerJ'avais adoré aussi ce roman... Une histoire bien exploité dont le personnage cache une belle sensibilité et un manque d'amour important !
RépondreSupprimerD'ailleurs j'ai en envie de claquer la mère ^^
SupprimerTu n'es pas la seule dont la curiosité se manifeste à la vue de ce roman ! Il faut dire aussi que la couverture n'est pas de celles qui passent inaperçues ^^ Alors je suis encore plus attirée après avoir lu ton billet, surtout que l'argument clé d'une histoire qui reste longtemps en mémoire n'est pas pour me déplaire... Merci :)
RépondreSupprimerNope, mais je ne l'aimas trop lol. Elle se remarque, mais pas sur qu'en boutique j'aurai été voir plus loin. Ah ça, tu y penseras certainement un moment si tu te lances.
SupprimerC'est vrai que l'on ne peut pas parler d'une jolie couverture ^^ Juste criarde en fait ;)
SupprimerUne lecture qui ne me tentait pas tellement dès sa sortie... Mais les avis sont assez bons, et j'hésite à me lancer dans cette lecture^^'
RépondreSupprimerRien ne vaut l'emprunt dans ce cas-là ;)
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