Titre VO : The hate you give
Traduction : Nathalie Bru
Genre : Roman - Young Adult
Edition : Nathan
Parution : le 5 avril 2018
Pages : 488
Prix : 17.95 euros
Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d'enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s'embrase, tandis que la police cherche à enterrer l'affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu'elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête.
Je savais de quoi il était question dans ce roman, pour être plus précise, je connaissais l'élément déclencheur, ce qui ne m'a pas empêché d'être fortement choquée par la scène en question. L'action est d'une injustice sans nom, à tel point qu'on se demande comment de telles choses peuvent arriver, mais surtout que ces dernières se répètent. Oui, ses actes cachent des mots, mais tout de même, je me dis souvent que ce monde ne tourne décidément pas rond.
Au cours de la bévue commise par un policier, notre héroïne Starr se retrouve à en être le triste témoin. La jeune fille, à qui on a appris à affronter ce type de situation (et ce n'est tellement pas normal encore une fois), voit son monde s'écrouler. Le roman passe en revue la manière dont elle va tenter de surmonter cette épreuve, d'avancer en ayant perdu un bout d'elle en cours de route et la façon dont elle va lier sa vie passée avec celle qui se présente à elle. Ce roman met également en avant toute une communauté, la place qu'elle a ou qu'on veut bien lui accorder, comment les individus qui en font partie essayent de vivre ou de survivre, bref culturellement parlant, c'est un roman qui est riche et qui interpelle énormément.
Dans un contexte assez sombre, Starr reste une adolescente avec des occupations de son âge, des amies et un petit-ami. Ces passages-là, bien que mettant en avant ses propres problématiques, qui trouvent un écho et une complémentarité avec le reste, permettent tout de même d'amener une certaine légèreté. Ce roman dénonce pas mal de choses, mais la manière dont l'autrice s'y prend est intelligente, parce qu'elle le fait de façon naturelle, sous le couvert d'une héroïne extrêmement bien campée qui plus est.
Dans Concrete Rose, j'avais adoré les personnages aussi bien les principaux que les secondaires, l'autrice avait fait un très bon travail les concernant, en donnant à beaucoup d'entre eux, un rôle qui n'était pas accessoire. On retrouve ça ici, même si on sent une différence, les seconds rôles ne sont pas aussi bien intégrés à l'histoire, même si ça se joue à peu. On voit que son style a évolué depuis ce titre, bien que ça reste à confirmer, n'ayant pas assez de recul sur la biblio de Angie Thomas. Quoi qu'il en soit, plusieurs ont une présence qui compte, ce qui est le cas ne serait-ce que de la famille de Starr. Elle est entourée et ça apporte beaucoup à ce texte.
La haine qu'on donne est un roman percutant et bien exécuté, qui met en scène des figures marquantes à même de brillamment porter les message qui y sont délivrés.
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