Le secret de Madoka de Deme Kingyobachi

Auteur : Deme Kingyobachi

Titre VO : Madoka no himitsu
Traduction : Jordan Sinnes
Genre : Manga - Josei
Edition : Akata
Parution : le 17 juin 2021
Pages : 175 pages
Prix : 8.05 euros

*Lire un extrait*

Madoka est un petit garçon. Mais ce qu'il préfère, ce sont les peluches et les robes que lui confectionne sa sœur. Hélas, ses camarades n'ont pas toujours réussi à comprendre ses goûts et cela lui a parfois causé du tort. Aussi, quand suite à un déménagement, il se retrouve dans une nouvelle classe, il se promet de se comporter « comme un garçon ». Mais Itsuki, sa voisine de classe qui ne se sent pas très à l'aise avec ce qu'on attend des filles, remarque très vite Madoka... Et si c'était le début de leur histoire d'amitié ?

Un one shot manga, qui dit mieux ? Et un bien en plus. C'est assez rare que je lise des mangas qui ne font pas partie d'une série, tellement qu'ils doivent se compter sur les doigts d'une seule main ^^. J'ai vu passer ce titre sur les réseaux, le pitch m'intriguait, je l'ai trouvé par hasard en bibliothèque, ni une, ni deux, je n'ai pas hésité à l'embarquer chez moi.

D'un côté, nous avons Madoka, un jeune garçon qui aime parfois s'habiller en fille, en plus d'aimer également les choses mignonnes, et de l'autre, on a Itsuki, une jeune fille qui aime jouer au foot et qui a un look plutôt masculin. À eux deux, ces personnages bousculent les genres.

La rencontre entre nos deux héros est assez musclée, en tout cas, Itsuki n'a pas l'air de porter dans son cœur Madoka, qui a même des paroles assez dures envers notre héros lorsqu'elle le croise vêtu d'une robe. Par le biais de plusieurs coups du sort, ils se trouvent qu'ils sont voisins et du fait de leur entourage, qui ne sait pas vraiment ce qu'il en est entre eux deux, nos héros vont régulièrement se faire face et peu à peu tisser des liens. C'est leur relation qu'on suit, agrémentée des aléas qui peut leur arriver, avec toujours en ligne de mire, les notions de genre fille/garçon.

La question de genre et donc au centre du récit et j'ai beaucoup aimé la façon dont ça avait été traité dans le manga. L'ensemble se veut globalement positif et bienveillant, ce qui n'empêche pas les réactions négatives qui sont nécessaires afin d'illustrer la thématique de façon plus poussée. Pour que le contenu soit plus percutant, c'est limite un passage obligé, mais on reste dans du contenu soft, à hauteur de l'âge des protagonistes. Néanmoins, on a aussi droit au regard d'adultes, qui entre parfois en confrontation avec les peurs des enfants, à savoir qu'elle peut être la réaction d'un ou d'une telle lorsqu'il ou elle saura ce qu'il en est vraiment. Encore une fois, ce genre de situation, la façon dont c'est développé dans ce titre, m'a beaucoup plu. Détail amusant, les parents des deux héros sont évoqués, mais jamais (enfin presque) montrés, ils n'ont pas vraiment de place dans le récit. Il n'y a qu'à la fin où il se passe quelque chose avec eux et c'était assez amusant. Mais il n'y a rien à attendre de ce côté, ceci dit, il y a pas mal à faire avec ce qui est déjà présent.

Il y a un léger goût de trop peu, certains passages se trouvent être rapides, voire expédiés comme la mise en place de la pièce de théâtre, mais ce passage offre une mise en lumière collective sur les questions de genre donc un bon point. Il fallait faire des choix, je peux comprendre, mais dans tout ça la progression de l'histoire est plutôt bonne, la mangaka prend bien le temps de tout poser, de placer son contexte et ses personnages, et de diversifier ses mises en scènes. J'ai particulièrement aimé le passage du mannequinat. Au final, l'ensemble reste cohérent et parvient à être efficace. On passe un joli moment, en compagnie de personnages qu'on prend plaisir à voir évoluer, à essayer de construire une amitié.

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